BERNARD DEMENGE

France

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Parade

Biographie

Ouvrier dans le textile puis militant syndical et politique pendant plus de vingt ans, Bernard Demenge s'est ensuite reconverti dans le domaine artistique. Diplômé des Beaux-Arts de Metz, il est aujourd'hui professeur d'Arts appliqués dans un lycée professionnel.

Ses travaux ont été exposés dans les FNAC de Paris-Montparnasse, Reims, Nîmes, dans les galeries de la Filature à Mulhouse et De Visu à Marseille. Il est nominé à Voies Off en Arles en 2000, "coup de coeur" Bourse du talent-Portrait et lauréat du concours SFR "Paris-Photo"-Lumière de la ville en 2008.

Présentation

Dans la série intitulée Parade, titre qui évoque les fonctions paradoxales du masque et du déguisement, Bernard Demenge se montre, se cache, s'expose et se protège. Ce qui est malmené est le visage de l'auteur, et non pas son image (ici, pas d'effets spéciaux, pas de trucages numériques). Le photographe donne de sa personne. Mais il ne se transforme pas pour autant en femme-girafe ou en femme à plateaux. Ce qui restera inscrit ne le sera pas sur le corps (du moins le lui souhaite-t-on), mais dans le visible de l'image, tel un masque qui viendrait re-dessiner le visage le temps d'une monstruosité réversible. Ces images sinuent entre mise en scène tragi-comique, jeu sur la disgrâce physique, et quelque chose qui serait de l'ordre d'une violence, voire d'une douleur physique ritualisée. Mais les distorsions et les atteintes portées au corps sont rendues supportables au spectateur par la distance spécifique qu'entretient la photographie avec l'évènement réel : elle en est à la fois la mémoire fidèle et l'inépuisable interprète. En cela, le travail de Bernard Demenge interroge le processus photographique, trace d'une surface visible définitivement aléatoire et mouvante, et interroge le portrait lui-même, dans son incapacité irrémédiable à saisir l'être qui nous fait face. Le dispositif de départ est pourtant celui de la photographie d'identité : en buste, frontale, bien éclairée. Mais son dévoiement vient ouvrir d'autres images : celles des fantasmes, des peurs et des fantaisies qui nous font un et multiple devant le miroir, en équilibre sur un fil entre les pleurs et les rires.