FATOUMATA DIABATÉ

Mali

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Nimissa

Prix du Jury, Prix du Public

Biographie

Fatoumata Diabaté fait ses premières armes au Centre de Formation Audiovisuel Promo-Femmes de Bamako. En 2002, elle intègre le Centre de Promotion pour la Photographie de Bamako (CFP) qui vise à professionnaliser les. photographes maliens. Là, elle se perfectionne dans la photographie argentique en noir et blanc.
Invitée par de nombreux festivals, son travail a fait depuis l’objet de plusieurs
expositions collectives et individuelles au Mali, en France et à l’étranger. Elle
obtient plusieurs récompenses, dont le Prix Afrique en Création de l’Association
française d’Action Artistique (AFAA) et a été lauréate 2020 des Résidences
Photographiques du Quai Branly. En 2021, elle est invitée à exposer dans le cadre
d’Africa 2020 en marge du sommet Afrique France de Montpellier. En septembre
2022, elle expose à la BnF à Paris dans le cadre de la réouverture du site Richelieu.
Inspirée par le travail de Malik Sidibé, elle crée son propre studio ambulant qu’elle
promène dans le monde entier : le Studio Photo de la Rue.
Attirée par le portrait et la photographie humaniste et sociale, son travail porte
principalement sur les femmes et les jeunes générations. La tradition orale, les
croyances, et la question de la transmission, guident ses recherches depuis toujours.
Depuis 2017, elle préside l’Association des Femmes Photographes et Artistes du Mali
(AFPAM).

Présentation

" Un jour, alors que je n’étais encore qu’une enfant, mon père m’a dit que j’allais devenir une femme. Ni eux ni moi ne savions ce que cela signifiait vraiment et surtout personne ne savait qu’il s’agissait en fait de mourir un peu.
Pour eux, devenir une femme faisait partie de la tradition. Pour être femme, il fallait ne plus rien sentir et se voir ôter l’organe du plaisir. Il s’agissait de devenir respectable, comme les autres et surtout de ne pas
(se) poser de question.
Pour moi, devenir une femme ne signifiait rien. Puis ils m’ont emmenée chez elle, et j’ai compris. »
Comment donner un droit d’expression à ces femmes mutilées dans leur
être profond ?
Comment libérer, à travers la photographie, une parole détenue dans les méandres de nos traditions et de leurs tabous?
Comment entamer ce processus de restauration de ma propre image à
travers celle de toutes ces femmes photographiées dans ce qu’elles ont de plus intime à donner ?
Les femmes photographiées dans cette série, comme moi, n’ont pas fait le choix de perdre une partie de leur identité.
Comme moi leur sexe a été dénaturé, « dévisagé ».
À travers notre histoire commune, la série parle d’une démarche de
reconstruction de cette identité féminine perdue, volée, de notre moi
intime à jamais perdu.
De ces rencontres avec l’excision en partage est née cette série de portraits de victimes et d’une exciseuse. La série contient aussi des autoportraits.

Cette œuvre a été réalisée grâce au soutien du musée du quai Branly – Jacques Chirac.