ALEXANDRA DAUTEL

France

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Présentation

Je suis allée en Israël pour la première fois il y a un an, à la recherche de réponses liées à la religion juive, mais aussi aux théories de l’effondrement, et à la recherche d’une vie meilleure. Durant ce voyage, j’ai visité plusieurs kibboutz (qui sont des communautés socialistes, crées, à l’origine, au début du XXe siècle).

Neot Semadar, créée en 1989 au milieu du désert du Néguev est basée principalement sur l’agriculture biologique, l’architecture, le recyclage de l’eau, la coopération et, surtout, l’apprentissage. Quand je me suis rendu sur place, le kibboutz n’était ouvert aux visiteurs que pendant quelques heures et uniquement dans certaines parties de l’oasis. Le lieu était fascinant ; et après avoir pris quelques photos de l’architecture principale, j’ai compris qu’il s’agissait d’une « cooling tower » qui permet une climatisation naturelle et écologique.

Cependant, j’ai eu d’étranges sensations lors de mes interactions avec les membres de la communauté. Leur accueil chaleureux m’a semblé presque superficiel. Par exemple, j’avais repéré sur Google un lac artificiel que je voulais photographier. Lorsque j’ai demandé à une résidente de la communauté de le voir, elle m’a dit qu’il n’existait pas. Mais je n’étais juste pas autorisée à m‘y rendre.

De retour en France, j’ai commencé à enquêter sur cette communauté. J’ai organisé des interviews Skype avec des gens de la communauté ; ce n’était pas facile parce que la plupart des fondateurs ne voulaient pas parler - ils semblaient tous très secrets -, mais d’autres m’ont dit combien il était utopique de vivre à Neot Semadar. Ils étaient à l’origine un groupe d’amis de Jérusalem, venus dans le désert en suivant un homme, Joseph Safra. Jopseph était leur professeur, qui enseignait des concepts philosophiques bouddhistes aussi bien que la Torah. Même s’il est mort il y a 17 ans, ils suivent toujours ses règles strictes. Il a défini Neot Semadar comme une école plutôt qu’un kibboutz. Une école pour « apprendre soi-même ».

À force de recherches, je me suis vite rendu compte que tout ne suivait pas cette utopie. Parmi les personnes interrogées, j’ai rencontré beaucoup de gens. Certains qui avaient quitté la communauté, et même certains qui ont totalement rompu les liens avec elle. Les quelques personnes qui ont accepté de parler ont décrit une violence, et Yosef comme un gourou doté de pouvoirs absolus.