INGEBORG EVERAERD

Pays-Bas

site web

Life of Steen

Biographie

Ingeborg Everaerd se définit comme une conteuse visuelle. En tant que mère de deux enfants adoptés issus de milieux différents, elle a appris à comprendre les complexités de l'identité culturelle, et cette compréhension transparaît dans son travail. Elle préfère les projets à long terme et s’intéresse à des histoires qui passent souvent inaperçues, invitant le spectateur à élargir sa perspective et à s'engager dans le monde qui l’entoure.
En 2019, Ingeborg a été diplômée de la Photo Academy avec le projet "Busqueda", qui raconte l'histoire de son fils adoptif. Ce travail a été reconnu, récompensé et exposé dans plusieurs pays. Récemment, elle a remporté le Gomma Grant '22 (N&B) avec "Life of Steen". Son dernier projet, "There ain't nothing Sweet about Sweet Auburn", a été publié dans la revue Der Greif #16- Common Love (commissariat de Shirin Nashat).

Présentation

"Life of Steen" est l'histoire d'un homme qui a choisi d'être un nomade pour la vie depuis l'âge de 13 ans.
J'ai rencontré Steen un jour de tempête en mars 2019. Nous promenions tous deux nos chiens. J'ai tout de suite été intriguée par son apparence caractéristique, son regard amical et sa façon douce de parler. Ce week-end-là, Steen avait amarré son bateau à un quai d'Amsterdam et m'a invitée. Curieuse comme je l'étais, j'ai accepté l'invitation, ce qui marqua le début de notre amitié.
Je chéris les nombreuses histoires qu'il a racontées et la vie aventureuse qu'il a mené. J'admire le fait qu'il soit unique et qu'il ne se préoccupe pas de ce que les autres pensent de lui. Son indépendance et le fait de rendre le navire autosuffisant, lui ont donné la liberté de le déplacer là où il se sentait chez lui. Notre passion commune pour la photographie a approfondi notre amitié. Steen a révélé son passé de photographe dans les années 60 et 70, mais il préférait la spontanéité de la vie au jour le jour, en changeant souvent de travail.
Un an après notre première rencontre, Steen a dû renoncer à ce mode de vie en raison de sa santé déclinante, de son âge avancé et du manque d'argent, ce qui l'a conduit à vendre son navire bien-aimé, qui avait été sa maison pendant presque 43 ans.
Toujours effrayé par la vie à terre, il vit maintenant dans son vieux camping-car sur un terrain appartenant à son ex-femme et à son mari, sans eau courante ni électricité. C'est là qu'il tente de se construire une nouvelle vie, en autonomie, de créer un nouveau foyer. Cependant, son ancienne existence lui manque.
La présence de Steen étant devenue trop gênante pour les propriétaires du terrain, ceux-ci l'ont forcé à quitter le paradis qu'il s'était créé. Avec l'aide d'un bon ami, Steen a pu s'installer sur un terrain derrière une grande ferme vide. Les séquelles de divers cancers et opérations chirurgicales ne l'ont pas encore terrassé, mais Steen n'a plus l'énergie nécessaire pour créer un nouveau paradis, de nouveaux rêves ou de nouvelles aventures.