Biographie
Né en 1991 Cédric Calandraud est diplômé d’un master en sociologie et un master en cinéma documentaire à l'université Paris 7 et est membre de l'agence Hans Lucas.
Plusieurs expositions et participations à des festivals, Off du festival d’Arles pour l’exposition collective « Supernatural » au Festival Fotografia Europea (Reggio Emilia, Italie), à la foire « What’s Up Photo Doc » à Paris en mai 2017, à la Biennale internationale de la photographie de Phodar 2015, (Sofia, Bulgarie) ainsi qu’à la Maison Européenne de la Photographie (Paris) pour une projection collective, participent à la reconnaissance de son travail.
Présentation
«J’ai pris ces images durant mon adolescence, entre 10 et 17 ans, dans le village d’Yvrac, dans le sud-ouest de la France, où j'ai grandi. A l’époque, je prenais beaucoup de photos à l’appareil jetable à l’occasion des nombreuses réunions de familles où il y avait toujours quelque chose à célébrer - un baptême, un anniversaire, un mariage...
Ces instants de fêtes n’étaient bien sûr qu’un aspect de notre vie, une échappatoire après la semaine de travail. On ne photographiait jamais les moments les plus durs. C’est d’ailleurs ce qui m’a frappé en redécouvrant ces images empilées dans un coin de ma chambre d’ado. Plusieurs personnes présentes sur ces photos ont été consumées par la maladie ou l’alcool, dont mon père, qui est mort durant cette période. D’autres ont perdu leur maison, leur famille ou leur emploi. Ce sont ces souvenirs qui étaient les plus prégnants dans mon esprit et totalement absents des images.
Afin de retrouver la part oubliée de l’histoire de ma famille, j’ai décidé de me les réapproprier. Puisqu’on ne gardait pas les négatifs, j’ai travaillé directement sur le tirage, parfois déjà endommagé. En rayant des regards, en isolant des détails et des corps, ou en les enfermant dans l’obscurité, je cherche à donner une nouvelle vie à ces images, hors du temps et de leur réalité, avec l’espoir que surgissent ces moments perdus entre les photographies.
Le titre de cette série fait référence à une date symbolique, celle de l’été 98, qui a été un marqueur dans ma vie d’enfant. J’avais à peine dix ans et pourtant je me souviens de cet été comme celui des premières expériences - l’expérience du bonheur, de l’amour et de la mort».