CAMILLA DE MAFFEI

Italie

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Delta

Biographie

Camilla de Maffei est titulaire d’un doctorat en philosophie. Elle est aujourd’hui photographe freelance et enseignante en photographie.
Depuis 2009, elle concentre son travail personnel sur les Balkans, en particulier en Bosnie-Herzégovine, en Roumanie et en Albanie. Dans plusieurs de ses projets à long terme, son objectif a été d'observer ces territoires d'un point de vue émotionnel, culturel et géopolitique, d'explorer et de mettre en relation les concepts d'identité, de mémoire et de paysage.
Elle est également cofondatrice d’El Observatorio, un espace situé à Barcelone qui se définit comme un laboratoire didactique spécialisé dans la photographie et la narration visuelle. L’oeuvre de Camilla de Maffei a été exposée et primée dans plusieurs pays européens et aux Etats-Unis.

La série Delta est lauréate du Premi Mallorca per la Fotografia Contemporanea 2021. Le livre Delta a été publié en 2022 aux éditions Anomalas (Barcelone).
2021 – Premi Mallorca per la Fotografia Contemporanea
2017 – Bocs Art. Residenze internazionali
2015 – Premio Cairo Finalist: “Habitare” (2015)
2014 – PDN’30 New and Emerging photography to watch
2013 – Prix du Jury Prix Échange et Prix du Public – Festival les Boutographies, Rencontres Photographiques de Montpellier
2012 – Prix Pictet Nomination for the shortlist: “The Visible Mountain. Sarajevo” (2010/2012)
2012 – Festival Voies Off, Arles Finalist: “The Visible Mountain. Sarajevo” (2010/2012)
2010 – Conca (National Council of Culture and Arts of Catalonia) Granted project: “Smoking Women” (2010/2012)
2010 – Conca (National Council of Culture and Arts of Catalonia) Granted project: “The visible mountain. Sarajevo” (2010/2012)

Présentation

Marécageux, rude, complexe, gigantesque. Le delta du Danube est le plus grand delta fluvial d’Europe : un labyrinthe naturel, composé d’eau et de roseaux qui s’étend sur 3500 km2, au bord de la mer Noire, entre la Roumanie et l’Ukraine.

La région du delta est faiblement peuplée. Les quelques villages de son territoire ne sont accessibles qu’en bateau, les infrastructures élémentaires sont absentes et les rues s’enfoncent dans l’obscurité la plus profonde dès le coucher du soleil.
Vivre dans le delta signifie vivre oublié, au milieu des marais. Celui qui peut s’échapper part sans jamais revenir. Ceux qui restent vivent parmi des maisons abandonnées.
Comme des minotaures, les habitants du delta vivent immergés dans leur propre labyrinthe, en symbiose avec le paysage et ses mutations. Le rythme circulaire des saisons définit le rythme de la vie, influence les humeurs, conditionne les désirs et les habitudes, établit des barrières physiques et mentales.

Ce projet est l’histoire de mon processus d’immersion dans le delta et témoigne de mes tentatives pour comprendre et documenter le lien profond qui unit ce territoire et ses habitants. Pendant quatre ans, je suis revenue de manière obsessionnelle pour observer le paysage et enregistrer les conséquences physiques et psychologiques de sa lente mutation, dans un registre qui fluctue intentionnellement entre observation anthropologique et transfiguration symbolique.

Vivre le delta au point de le percevoir comme un espace familier a orienté ma recherche vers la remise en question du sens profond de l’acte d’habiter.
Habiter un territoire, habiter un labyrinthe. S’habiter soi-même.