VALERIO VINCENZO

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Borderline

Biographie

Né en 1973, Valerio Vincenzo a d'abord suivi une formation en école de commerce. Il a été consultant en stratégie d'entreprise avant de devenir administrateur de projets humanitaires pour l'ONG Action contre la Faim, en Indonésie. Basé à Paris depuis 2004, ses travaux sont publiés en France dans GEO, Le National Geographic, Le Nouvel Observateur, Madame Figaro et Libération.

En 2006, il était exposé à Photoespana (Madrid), en 2008 à l'Istituto italiano di cultura de Paris, dans le cadre d'un focus sur la photographie italienne. "La toile", son travail sur les salles de cinéma, est intégré au projet collectif "Territoires de fiction", qui a été projeté ou exposé en Arles (RIP), à Toulouse (Château d'eau), à Lille (Biennale), à Rome (Festival Enzimi) et à Reggio Emilia (Festival européen de photographie).

Présentation

L'Europe unifiée, en supprimant la plupart des contrôles d'identité et des installations douanières, a redessiné la notion de limite d'état. En d'autres temps, les images d'une frontière ne pouvaient être celles que nous montrent Valerio Vincenzo. Espace de tension et d'affrontement, l'endroit ne se serait sans doute pas prêté à cette photographie presque sereine, colorée et stabilisée par le grand format carré. Presque sereine, mais pas tout-à-fait, parce que le talent de l'auteur est de laisser transparaître dans le bucolique des lieux ce qui perdure de l'absurde, du sourdement inquiétant attachés à la notion de frontière. Cicatrices mal refermées d'affrontements immémoriaux, les marques infligées au paysage sont d'autant plus chargées d'étrangeté qu'elles ont perdu leur sens, idéogrammes d'une langue désormais perdue dans le grand mouvement d'unification géopolitique de l'Europe. Vidés de leur raison d'être mais non réaménagés, les no-man's lands frontaliers voient la nature reprendre peu à peu ses droits, reléguant les lignes tracées par les hommes dans une sorte d'inconscient du paysage. Les photographies de Valerio Vincenzo ont saisi ce qui est inscrit en creux dans ces lieux débarrassés des passions de l'histoire, mais qui en gardent comme une vague nostalgie.