ALICE PALLOT

France

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Algues maudites

Biographie

Alice Pallot (FR, 1995), vit et travaille entre Paris et Bruxelles (FR/BE).
Elle étudie la photographie à L’ENSAV La Cambre (Bruxelles, BE), dont elle est diplômée d’un bachelor et d’un master avec les honneurs en juin 2018. La même année, elle participe à un échange à l’ECAL (Lausanne, CH) et gagne le prix Roger De Conynck.
Depuis, elle expose dans des institutions et galeries européennes. En 2022, elle participe à l’exposition collective .tiff au FOMU (Anvers, BE), en tant que lauréate. En 2023, elle représente la photographie européenne émergente au sein du réseau FUTURES, et présente son travail dans une exposition collective itinérante (Camera Centro Italiano per la Fotografia (Turin), Copenhagen Photo Festival (Copenhague), Fotofestiwal (Lodz)).
Alice Pallot publie en parallèle les livres : Land (2016), Himero (2020) Suillus (2021, réed. 2022), et co-fonde le collectif De Anima.
Par le biais d’expéditions et de recherches, elle s’interroge sur les liens entre les sciences développées par l’être humain et son impact sur notre environnement naturel en constante mutation. Et pointe ainsi des questions et des ambiguïtés intrinsèquement liées à notre temps.

Présentation

En 2022, Alice Pallot est sélectionnée pour participer à la Résidence 1+2 (Toulouse, FR), un festival de résidences de création visant à faire dialoguer la photographie et les sciences. C’est dans ce cadre qu’elle développe la série Algues Maudites, a sea of tears, en deux phases ; en Bretagne en collaboration avec l’association Sauvegarde du Trégor Goëlo Penthièvre puis à Toulouse avec l’aide des scientifiques du CNRS Occitanie Ouest, laboratoire LEFE.
Alice Pallot s’intéresse aux algues vertes qui prolifèrent depuis de nombreuses années en Bretagne, dans les eaux littorales ainsi que dans certains fleuves.
Véritable problème environnemental et sanitaire, ces algues génèrent une pollution visuelle, olfactive, mais aussi toxique. Lorsqu’elles ne sont pas ramassées, elles forment des amas qui entrent en putréfaction, qui si manipulés ou piétinés, libèrent un gaz, l’hydrogène sulfuré (H2S). Alors hautement concentré, ce gaz devient nocif et mortel. La multiplication de ces algues est induite par la présence excessive de nutriments chimiques (nitrate et phosphate) dans les eaux côtières, résultante des déchets de l’agriculture intensive et conséquence du réchauffement climatique, elle contribue à créer des paysages morbides, sans vie organique et à l’aspect figé.
Alice Pallot réalise un documentaire sensible, articulé en chapitres narratifs mélant témoignages, constats, documents scientifiques et imaginaires poétiques.
Algues Maudites, a sea of tears est investi par la notion d’anticipation. En évoquant la toxicité réelle bien qu’imperceptible des algues ainsi qu’en capturant un phénomène naturel : la réalité des milieux anoxiques (lorsque l’environnement est dit anoxique, c’est que la réduction d’oxygène est telle qu’il y a asphyxie.), Alice Pallot souhaite nous mettre face à la fragilité et l’imprévisibilité du monde naturel mis à l’épreuve et à l’éffondrement de la biodiversité et de ses écosystèmes.
Le travail Algues Maudites, a sea of tears, questionne également la possibilité de créer un espace et un moment de renaissance malgré un équilibre « faune, flore, sol » qui a été rompu.
Alice Pallot imagine le prolongement d’une crise actuelle à travers un processus plastique qui pousse les frontières du medium photographique, utilisant la pollution visuelle comme filtre photographique.