Les Lauréats 2025

Quand des jeunes photographes me demandent des conseils sur comment commencer à travailler sur un projet artistique, je leur réponds que la création artistique doit toujours venir d’une nécessité.

La personne qui reçoit le grand prix des Boutographies 2025 illustre parfaitement ce propos. Son histoire personnelle et profondément touchante l’a soudainement projetée à réfléchir et explorer des thèmes complexes et par conséquence, aller chercher au plus plus profond d’elle même le courage et la résilience nécessaires pour pouvoir articuler son propos et concrétiser son projet.

Pour cela elle utilise des outils qui bousculent l’écriture photographique traditionnelle pouvant ainsi questionner les notions de réalité et de vérité. L’acte créatif est un acte politique. Un engagement auprès d’un pays, d’une famille ou d’un être cher. C’est aussi un acte qui peut s’avérer être salvateur pour maintenir malgré les traumatismes et les persécutions liés à l’exile imposé, une nouvelle manière de vivre et et de retrouver peut- être, et nous l’espérons pour elle, une nouvelle forme de bonheur.

Nous sommes particulièrement heureux de décerner le Grand Prix des Boutographies 2025 à SASHA VELICHKO.

(Discours de Jean-Christophe Godet Président du jury pour les membres du jury 2025)

Le public des Boutographies a désigné Balasz Turos comme lauréat de son prix 2025. La série The Nature of Things aborde de façon particulièrement sensible la question du cycle de la vie, au moment de la naissance de l’enfant du photographe et, simultanément, de la maladie de sa propre grand-mère. La photographie de famille est faite, d’une certaine façon, pour conjurer la mort. Ici, le photographe ne cherche pas à nous épargner le sentiment de la finitude et de la brièveté de la vie. Mais chaque image concourt à nous faire penser la valeur des instants, leur fragilité et leur succession inéluctable dans le temps. Des motifs humains, végétaux et minéraux se succèdent pour dire l’usure, le vieillissement, mais aussi les renaissances, les cycles de vie et les permanences au-delà des destinées individuelles. En dépassant la simple fonction de mémoire des membres de sa famille pour aller vers l’œuvre, avec la capacité de celle-ci à affronter les vérités plus profondes et plus difficiles à appréhender, les photographies de Balasz Turos inscrivent ses proches dans une histoire plus vaste, et ainsi dans une forme d’universalité. Christian Maccotta

La Mutuelle des Motards a choisi, il y a plus de 40 ans,  d’implanter son Siège Social dans l’Hérault,  à Montpellier et, depuis 2016, à Pérols.
Elle est aussi,  c’est aussi,  ici,au quotidien, au service des conducteurs de 2-roues pour les conseiller et les assurer.
Au-delà de son cœur d’activité, c’est aussi,  ici, à Montpellier et plus globalement en Occitanie,  un acteur économique, social et culturel local engagé, investi et actif. C’est dans ce cadre qu’elle s’engage auprès d’acteurs culturels de la « cité » et qu’elle est mécène des Boutographies. 

-       Je tiens déjà à dire, au nom du jury de la Mutuelle des Motards, que cela n’a pas été chose aisée au vu de la force et de la qualité de l’ensemble des images, tant sur le fond que sur la forme.

Notre choix s’est porté à la fois sur une émotion, une cause et un engagement.

-       Alors que la situation climatique et ses impacts sont souvent traduits de façon anxiogène et culpabilisante, la série dont la photo « Prix Mutuelle des motards » a été sélectionnée se veut être plus un témoignage, des scènes de vie qui pourraient être « classiques » dans un autre contexte 

C’est comme si la situation vécue était normale, alors qu'elle est inquiétante, Ces images se traduisent alors comme un appel pour montrer qu'il faut réagir, agir même.

-       Le prix Mutuelle des Motards 2025 est donc décerné à  MASOUMEH BAHRAMI

(Extrait du discours de remise de prix par Laure Gelmini pour la Mutuelle des Motards)

A la rédaction, nous avons décidé d’attribuer notre prix coup de cœur au travail d’Alex Bex. Ce jeune Franco-texan de 31 ans mène un projet au long cours sur la question de la représentation de la masculinité chez les cowboys du Texas, une série que nous avons pu voir projetée aux Boutographies, et qui est toujours en cours de création. A ce stade, elle présente déjà des images extrêmement puissantes, que ce soit dans les portraits ou des situations captées dans des temps faibles. Cette manière de photographier est au service d’un sujet inédit. Il s’inscrit dans les thématiques contemporaines dont s’emparent en ce moment les photographes.

(Discours de remise de prix par Thibaut Godet pour Réponses photo)

La photographie de Masoumeh Bahrami, avec sa série The Tears of Motherland, m’a profondément touché. À travers une histoire personnelle, elle dresse un constat poignant sur les problématiques écologiques en Iran. Ces enjeux me tiennent particulièrement à cœur, et résonnent avec les engagements que j’ai pris au sein de notre laboratoire : ne rejeter aucun déchet chimique dans nos processus argentiques, privilégier autant que possible des supports issus de matériaux recyclés, et recourir au maximum au recyclage dans notre activité d'impression numérique.

(Discours de remise de prix par Alain Cauquil pour le Laboratoire Photon)

A l’heure de Trump et de ses soutiens MAGA viril et sexiste, ce travail sur la masculinité et la figure du cow-boy nous a particulièrement semblé important.
Les questions de genre sont un sujet qui nous tient à cœur aux Jours.
Le travail sur la lumière et les portraits sont très beaux. Et l’édition est particulièrement sérieux et intelligent.
(Discours de remise de prix par Simon Lambert pour les Jours)

Nous nous réjouissons du choix de Jade Joannès pour la seconde édition du mentorat proposé par The Eyes dans le cadre du festival des Boutographies. Nous avons été séduits par le travail documentaire développé par cette jeune photographe, centré sur les liens entre individus et espaces, qui explore avec tendresse et force à la fois les notions d'identité, de mémoire et de représentation. Accompagner cette démarche c’est pour nous encourager une photographe profondément ancrée dans le réel, qui questionne les rapports entre territoires, identités et mémoires collectives. Nous avons hâte d’échanger avec elle !

(Discours de remise de prix par Vincent Marcilhacy pour The Eyes)

Lauréate du coup de cœur Prix Jeune Public

Le Coup de cœur Prix Jeune Public : (Honorifique)

Le Coup de coeur Prix du jeune public est décerné par les utilisateurs de l'application Pass Culture.

Le jury Jeune organisé par le Pass culture a visité les huit expositions lors d’une visite dédiée. Les quinze jeunes présents ont ensuite délibéré et débattu. Ils ont désigné Balazs Turos comme lauréat de leur prix 2025. Sa série The Nature of Things les a particulièrement touchés par la façon très sensible dont elle aborde la question du cycle de la vie, entre la naissance de l’enfant du photographe et la maladie de sa propre grand-mère. C’est une histoire intime, illustrée par des images fortes, parfois douces et parfois tragiques, qui touche chacun d’entre nous de façon particulière et qui possède une portée universelle. Les cycles de la vie humaine sont replacés dans les grands cycles naturels ininterrompus, qu’il s’agisse du monde végétal ou du monde géologique, et les gestes d’attention unissent les générations qui se succèdent. L’ensemble apaise le sentiment de fugacité de la vie humaine, et, dans le même temps, souligne l’importance de l’attention à l’autre.

(Propos de Christian Maccotta pour le Pass Culture)